Une communication au top (1ère partie)

Nous avons pensé, Néophim et moi-même, que c’était le bon moment pour vous parler de communication

Ce confinement nous amène à être plus dans l’intimité avec nos proches ou bien des personnes qui, au contraire, ne font pas partie de notre quotidien. Et ce n’est pas toujours facile à gérer. Cela peut aussi être un bon moyen d’aborder des sujets délicats mais encore faut-il avoir les bons « outils » pour que cela se passe au mieux.

Ce thème va être abordé à travers 2 épisodes de podcast et donc 2 articles différents car la communication est un sujet très vaste et je ne voulais pas vous inonder d’informations.

Je préfère, au contraire, que vous preniez le temps d’intégrer ce qui est nouveau pour vous et surtout, surtout, de le mettre en pratique.

Aujourd’hui, nous allons aborder le sujet de l’écoute dite « active » et je vais vous donner toutes les conditions pour que celle-ci soit optimale.

A/ Se responsabiliser

La première condition et sûrement la plus déterminante, c’est la responsabilisation : la nôtre et celle de notre interlocuteur car la communication demande que chacun des protagonistes soit actif, volontaire et coopératif. A commencer par l’écoute.

1/ Sa propre responsabilité

Ecouter une personne nous demande d’être dans la bonne posture pour elle mais aussi pour nous.

Il faut donc déjà que cette démarche soit une vraie volonté de votre part et pas pour faire plaisir. Et puis, il faut que vous sentiez que c’est le bon moment pour vous afin que vous soyez pleinement disponible. Et aussi dans un état d’esprit d’ouverture.

2/ La responsabilité de l’autre

L’autre doit également être responsable dans le sens où il ne faut pas qu’il attende tout de vous comme cela arrive parfois. Il doit être lui-même dans une démarche de dépassement de soi et avoir conscience que c’est à lui de trouver les solutions qui lui conviennent même si vous allez l’aider d’une certaine façon à travers ce temps d’écoute.

C’est ce qui sera le mieux pour lui.

3/ Le triangle de Karpman

Il y a aussi un piège dans lequel il ne faut pas tomber, c’est la relation « sauveur-victime ».

C’est très bien expliqué à travers le triangle de Karpman :

C’est une représentation du scénario inconscient dans lequel nous sommes souvent impliqués.

Il y a 3 rôles que nous pouvons endosser successivement (même si souvent nous en privilégions un) :

  • Le bourreau : il fait souffrir la victime afin de se protéger de ces propres peurs et croyances limitantes qui l’empêche de vivre sereinement. Il impose sa vision des choses et il est persuadé que ce qu’il dit et fait est la meilleure solution.
  • Le sauveur : il pense devoir sauver le monde entier mais surtout toute personne qui se positionne en victime et qu’il sent en demande et en attente. Le sauveur a besoin de se sentir indispensable et souvent, c’est un besoin de reconnaissance qui se cache derrière ainsi qu’un manque de confiance en soi.
  • La victime : se sent impuissante et a ce besoin de reporter la responsabilité sur autrui. Elle attend de l’autre qu’il soulage son mal-être interne.

Si l’on prend conscience que l’on est impliqué dans un scénario en lien avec le triangle de Karpman, c’est déjà une très bonne chose car la plupart du temps, nous faisons cela inconsciemment.

L’étape suivante consiste à comprendre pourquoi. Et ensuite, à en sortir en choisissant d’être responsable de sa vie. Ce qui ne retire pas la responsabilité de l’autre mais il faut rééquilibrer les responsabilités et assumer ses propres choix.

B/ L’écoute active

1/ Etre dans l’empathie

C’est une attitude indispensable pour être pleinement dans une écoute active.

Mais il ne faut pas confondre « empathie » et « compassion ». Il ne s’agit pas de ressentir toutes les émotions de votre interlocuteur mais juste d’en avoir conscience et de les accepter sans les juger.

2/ Avoir la bonne attitude

Cela veut dire être complètement disponible :

Si l’on sent que cela ne va pas être le cas alors, il vaut mieux reporter ce temps d’écoute. Et si c’est très important et que cela ne peut pas attendre et que vous avez peu de temps, posez-vous à côté de la personne même 5mn. Il vaut mieux 5mn assis(e) que 5mn debout la main sur la poignée de porte. C’est exactement le même temps mais ce n’est pas perçu du tout de la même façon par la personne qui a besoin d’écoute.

Sachez aussi poser des limites, VOS limites, car ce sont elles qui vont aussi conditionner la qualité de votre écoute. Soyez honnête et sincère. C’est ce que l’autre attend de vous et ce dont il a besoin avant tout.

Sachez-vous taire et ne pas intervenir en donnant votre avis, en posant des questions, avec un regard plein de sous-entendus ou en portant un jugement. Je sais que parfois, c’est difficile mais il est important que la personne s’entende parler pour que ses paroles résonnent en elle. En effet, c’est ainsi qu’il va prendre conscience de la situation et que les solutions peuvent lui apparaitre plus facilement. Si vous intervenez trop souvent, ce sont vos paroles qui vont résonner en lui et sûrement créer de la confusion.

Soyez dans l’instant présent. C’est le meilleur moyen pour être dans une écoute optimale et pour vous connecter à votre interlocuteur.

En plus, cela va vous permettre de mieux percevoir ce qui se cache derrière certaines paroles.

3/ Reformuler les propos de l’autre

Une fois que la personne a fini de parler, vous allez reformuler ses propos de cette façon :

  • « Si j’ai bien compris, tu t’es senti(e) dévalorisé(e) lorsque ton responsable a confié la mission que tu convoitais à ta collègue »
  • Ou alors, « Ce que tu veux dire, c’est que tu ne te sens plus capable de travailler dans les conditions actuelles car cela représente trop de risques pour toi »

L’intérêt de la reformulation est double. Il permet déjà de montrer à votre interlocuteur que vous l’avez bien écouté(e). Il vous permet aussi d’être sûr(e) que vous avez bien compris ce qu’il (elle) ressentait.

4/ Ne pas chercher de solutions

Il est important, en effet, de ne pas chercher de solutions pour l’autre mais plutôt de l’amener à les trouver lui-même à travers le temps d’écoute que vous lui offrez.

Toutefois, s’il vous le demande ou si vous sentez que c’est une attente de sa part, posez-lui ces questions :

  • Qu’attends-tu de moi ?
  • As-tu besoin d’un avis, d’un éclairage ?

Et précisez bien que ce n’est QUE VOTRE AVIS et qu’il garde son libre-arbitre et que c’est à lui de prendre les décisions qui lui correspondent.

5/ Et s’il y a un malaise ?

N’oubliez jamais qu’une écoute n’est pas une séance de psychothérapie ! C’est très important d’avoir toujours cela à l’esprit.

Les 2 cas de figures que j’ai le plus rencontrés sont les suivants :

  • Vous sentez que ce que la personne vous confie est grave et trop lourd à porter pour elle (agression, violences physiques ou morales, déséquilibre psychique…). Dans ces cas-là, orientez-la vers un thérapeute spécialisé dans l’accompagnement psychologique et veillez à ce qu’elle le fasse (sans pression mais avec la plus grande bienveillance).
  • Vous sentez que la personne qui est en face de vous a une attitude malsaine et qu’elle fait tout, à travers la conversation, pour vous mettre mal à l’aise. Vous êtes très certainement face à un pervers narcissique, un manipulateur ou une personne atteinte d’un trouble psychologique. La seule chose à faire, dans cette situation, c’est de stopper net la conversation : « Nous allons nous arrêter là car je ne me sens pas concerné(e) par ce que vous dîtes ». Si la personne insiste, répétez cette phrase plusieurs fois jusqu’à temps qu’elle comprenne mais en aucun cas, vous ne devez rentrer dans des justifications ou des explications car c’est ce qu’elle attend de vous pour vous « envelopper dans sa toile ».

C/ Conclusion

Vous avez là tous les éléments principaux pour offrir une écoute de qualité aux personnes qui vous entourent, tout en vous préservant.

Vous avez remarqué que cela demande une grande humilité, de l’attention, une grande ouverture d’esprit et de la patience. Nous n’avons pas toujours cela à portée de main et c’est normal. Nous sommes des êtres humains avec nos imperfections et nous ne devons pas nous blâmer pour cela.

Offrir un vrai temps d’écoute active et optimale est un vrai cadeau que l’on fait à l’autre mais aussi à soi-même comme je vous le raconte dans le podcast. Mais il est important de faire cela sans attente. C’est ainsi que vous recevrez plus que vous ne donnerez.

A la semaine prochaine pour la suite.

Prenez bien soin de vous.

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