Je vous retranscris les grandes lignes du podcast dans cet article mais si vous n’avez pas écouter le podcast, je vous invite vraiment à le faire avant car les mots ne sont pas choisis par hasard lorsque j’enregistre et sont bien plus puissants à l’écoute qu’à l’écrit.
Vous trouverez, à la fin de l’article, des liens vers des témoignages de pardon car cela peut vous apporter un éclairage supplémentaire sur la force du pardon.
A/ Pardonner ne veut pas dire…
1/Pardonner ne veut pas dire oublier.
Mais vous allez vous souvenir de l’événement et vous n’aurez plus de ressentiment intérieur. C’est un peu comme une cicatrice dans votre chair. Quand vous touchez à une cicatrice, cela ne vous fait plus mal.
Il faut prendre son temps pour pardonner, il ne faut pas brusquer ce qui se passe en nous. Il faut prendre le temps de guérir.
2/Le pardon ne signifie pas non plus excuser la personne.
Excuser, cela veut dire que l’offenseur n’est pas responsable de ses actes. S’il vous a blessé d’une manière volontaire, il a voulu vous faire mal. Il n’est pas question de l’excuser.
3/Pardon n’est pas synonyme de réconciliation.
Le pardon, c’est un mouvement de l’âme, un mouvement du coeur. La réconciliation, c’est la manifestation extérieure du pardon, à la personne qui vous a offensé(e). Il y a des situations où vous pardonnez dans votre coeur, mais vous ne pouvez pas vous réconcilier avec votre offenseur car vous devez être prudent. La réconciliation est la suite naturelle du pardon mais ce n’est pas systématique.
4/Le pardon n’est pas une démission de ses droits.
Le pardon ne doit pas éliminer la justice.
Tant que votre pardon n’arrive pas à une sorte de paix intérieure, de paix émotive, le pardon n’est pas complet. Vous saurez que vous avez pardonné à quelqu’un quand en pensant à cette personne, vous n’éprouverez plus de ressentiment.
B/ Que risque-t’il de se passer si nous ne pardonnons pas ?
1/ La première option qui se présente, c’est la vengeance. La vengeance est quelque chose de très naturel et elle vient d’une sorte d’instinct de justice. « Tu m’as fait mal, je vais te rendre ce mal ».
Le danger de la vengeance, c’est la spirale de violence que cela engendre.
2/ Il y a des personnes qui diront « très bien, je ne me vengerai pas mais je n’oublierai pas ! » Et elles vont développer en elles une sorte de ressentiment. Ressentir, c’est sentir deux fois. Elles vont se rappeler l’offense, elles vont sentir toute l’agressivité de l’autre mais en elles.
Qu’est-ce que ça veut dire « ne pas oublier ». Si on ne pardonne pas et si on maintient en soi un ressentiment, on vit un stress continuel. Cela peut même amener à la maladie.
3/ Une autre option, si on ne pardonne pas, c’est de vivre dans le passé. On repense tout le temps, consciemment ou inconsciemment à cette blessure. « Est-ce que je vais me faire blesser une autre fois ? »
C/ Comment peut-on définir le pardon?
C’est un état intérieur auquel on accède après un travail qui peut être long, et difficile, parce qu’il nous oblige à nous remettre en cause, à assumer notre part de responsabilité, à prendre le risque d’avoir encore mal, à accepter nos limites et celles de l’autre mais il nous permet de libérer la souffrance que l’on porte et qui est liée à l’offense.
Le pardon est un dépassement de soi et véritablement un acte libérateur.
Je pardonne pour retrouver ma liberté d’aimer et mon intégrité émotionnelle qui sont mises en danger par le ressentiment et la rancœur.
« Je prends la décision d’effacer le mal que tu m’as fait. Je n’efface pas l’acte, ni ta responsabilité mais la douleur que cela a engendré en moi car cette douleur ne nuit QU’A MOI et je ne veux plus de cela. Je veux retrouver ma liberté d’aimer et mon intégrité émotionnelle. »
Pardonner est un acte :
- Volontaire : c’est MOI qui agit et qui décide.
- Intime : il n’y a que MOI qui choisis de la faire.
- Libérateur : c’est grâce au pardon que je vais retrouver ma paix intérieure.
Je sais que :
- Cela va prendre du temps.
- Je ne dois pas forcer les choses et attendre d’être prêt(e)
- Je prends le risque de réactiver momentanément la douleur
- Cela va m’obliger à me remettre en cause et à sortir de ma zone de confort.
- Je vais être confronté(e) à mes propres limites et celles de l’autre.
- Je serais probablement amené(e) à assumer ma propre part de responsabilité.
La démarche de pardon ne va pas de soi. C’est un chemin d’ouverture à l’autre alors que, naturellement, nous avons plutôt tendance à nous replier sur nous-même ou à chercher à nous venger lorsque nous avons été blessés.
Une autre difficulté tient au fait que pardonner est un acte gratuit qui demande du temps, de la patience, de l’humilité car cela nous demande une profonde conversion de notre cœur, de notre regard sur l’autre et sur les événements.
Nous devons également reconnaitre que nous-mêmes ne sommes pas parfaits et que, dans d’autres circonstances, nous pourrions très bien être en position de demander pardon d’un acte relevant de notre responsabilité ?
Plusieurs personnes se privent de pardonner parce qu’elles ne comprennent pas la véritable nature du pardon. Pour beaucoup d’entre elles, pardonner signifie se trahir, manquer de respect à soi-même ou approuver son bourreau et personne n’a envie de cela.
Le travail de pardon est un travail de guérison du cœur et nous avons aussi besoin de notre tête pour discerner ce qui est acceptable ou pas comme l’avenir que l’on souhaite pour cette relation altérée.
C’est un véritable travail d’humilité, de lâcher-prise.
D/ Les différentes étapes du pardon
1ère étape : une décision importante
Ne plus accepter le chemin de la vengeance pour régler une situation d’injures, de blessures, de trahison. C’est une décision très importante.
L’autre élément de la première étape est très important. C’est de faire cesser l’offense sans passer par la violence. Ne dépensez pas d’énergie dans le pardon tant que la personne perpétue son offense sur vous.
2ème étape : reconnaître l’offense
Reconnaître qu’on a été blessé intérieurement. Lorsqu’on a souffert d’une injustice, d’une trahison, lorsqu’on a été insulté, lorsqu’on a été malmené, trahi, il y a une première tendance, c’est d’excuser la personne, d’oublier, de vouloir minimiser la faute ou encore de croire : l’autre m’attaque, mais c’est moi qui me sens coupable dans cette situation-là.
3ème étape : partager avec quelqu’un
Essayez d’en parler avec quelqu’un. Il est important d’extérioriser cette blessure, de ne pas garder cela au fond de soi.
L’idéal serait d’aller aussi voir la personne qui nous a offensé(e) et lui dire en face ce que l’on ressent.
4ème étape : Accepter la colère
Exprimer corporellement votre colère. Pour cela, vous pouvez taper dans des coussins, crier, pleurer, faire des exercices corporels fatigants, une séance de relaxation.
5ème étape : comprendre son offenseur
Comprendre ne veut pas dire excuser son offenseur. Si l’offenseur est responsable de ses actes, on ne peut pas l’excuser. Mais en essayant de comprendre comment il a été éduqué, quelles sont les blessures qu’il a eues dans sa vie, cela nous aide à avoir un pardon plus intelligent. On ne peut pas tout comprendre de l’offenseur, mais on peut expliquer certaines choses. Il faut essayer de comprendre ce qui l’a poussé à commettre un tel acte.
C’est une façon de comprendre que c’est un mécanisme extérieur à nous qui l’a amené(e) à agir ainsi.
6ème étape : donner un sens à sa blessure
Comprendre pourquoi on a été blessé est important. Qu’est-ce qui peut expliquer dans notre histoire personnelle que nous avons été blessé ou victime ?
7ème étape : se savoir aimé(e)
Le vrai moteur pour le pardon, c’est de se savoir aimé profondément, inconditionnellement. Si vous vous sentez aimé profondément, vous allez être capable de pardonner. Quelqu’un qui ne se sent pas aimé, est-il capable d’aimer les autres ? Si vous avez l’impression que jamais on ne vous a rien pardonné dans votre vie, allez-vous être capable de pardonner à d’autres ?
C’est pour cela qu’au départ de votre capacité de pardonner, il y a d’abord ce sentiment très profond que moi, malgré mes lacunes, mes manques, mon péché, mes difficultés, mes égoïsmes, je suis aimé(e) inconditionnellement. C’est cette conscience d’être aimé(e) inconditionnellement qui va être le moteur de votre générosité dans le pardon.
8ème étape : On n’attend rien de l’autre dans le pardon
Lorsque l’on pardonne l’autre, on ne doit pas le faire dans l’attente de quelque chose de sa part en retour. Il faut que cela soit un pardon « gratuit ». Ce n’est pas toujours évident ni pour soi, ni pour celui à qui on pardonne.
N’oubliez pas que c’est un cadeau que vous vous faites à VOUS.
9ème étape : Que faire de la relation avec la personne ?
Est-ce que je me réconcilie avec la personne ? Dans certaines situations, il est mieux qu’il n’y ait pas de réconciliation physique, si la personne n’a pas changé, si elle peut vous agresser, vous faire du mal.
Si vous vous réconciliez avec la personne, la relation ne sera plus comme avant. Lorsqu’il y a eu une blessure entre deux personnes, il doit y avoir beaucoup d’amour ou d’amitié entre eux pour que la relation résiste au conflit.
Prendre soin de cette relation signifie prendre soin de l’autre mais aussi et surtout prendre soin de soi.
F/ Conclusion
Cette démarche du pardon demande du temps et un profond travail intérieur mais il apporte bien plus que la simple faculté de pardonner. Elle nous permet de nous connecter à notre dimension divine et à éveiller l’amour inconditionnel que l’on a en nous : cet amour qui transforme notre vie.
Voici quelques liens vers des témoignages magnifiques de pardon :
N’hésitez pas à faire vos propres recherches. Je suis sûre que vous serez guidé(e)s vers ce qui sera juste pour vous au moment où vous le ferez.
Et si vous avez besoin d’être accompagné(e) dans cette démarche, Néophim et moi-même sommes là pour cheminer à vos côtés.
Avec tout notre amour !