Pour ce 2ème épisode hors-série, je souhaitais vous partager ma propre expérience du changement :
- D’où je viens et pourquoi ce changement est arrivé dans ma vie
- A quelle occasion, j’ai pris conscience que ce changement était possible
- Qu’est-ce qui a été déterminant ?
- Sur quoi, je me suis appuyée pour aller jusqu’au bout
- Qu’est-ce que j’ai appris et comment ?
Je vous invite à vous faire un bon thé à la menthe bien sucrée et à vous installer confortablement.
Si vous êtes en voiture ou au travail, imaginez le doux parfum de menthe vous enivrer et laissez-vous porter par ce qu’il suscite en vous.
Je vais partager avec vous ce récit de vie extraordinaire d’une femme ordinaire.
1/ D’où je viens et pourquoi ce changement est arrivé dans ma vie ?
Je suis née en 1967, en région parisienne. J’étais le premier enfant du foyer. Mes parents formaient un couple très fusionnel. Ma mère avait perdu son père très jeune ce qui l’avait beaucoup fragilisée. Mes parents m’aimaient beaucoup mais donnaient toujours la priorité à leur couple.
J’ai, donc, été éduquée dans un souci d’autonomie maximale, entre une mère qui avait beaucoup de mal à montrer ses sentiments et un père affectueux mais très autoritaire aussi. Je goûtais aussi bien aux câlins qu’aux fessées. Etant très têtue et un soupçon effrontée, c’est plutôt la 2ème catégorie qui prédominait.
Tout cela m’a conduite à être une petite fille très indépendante et autonome. Mon hypersensibilité me poussant également à être assez solitaire.
A 5 ans, j’allais seule à l’école maternelle et chez ma grand-mère. Un jour, un monsieur m’a vue dans la rue avec une petite valise à la main et il s’est un peu inquiété de voir un enfant si jeune, seule dans la rue, avec une valise. J’ai tenté de le rassurer en lui disant que j’allais chez ma grand-mère (ce qui me paraissait tellement normal) mais il a préféré m’accompagner jusqu’à la porte de ma grand-mère pour être sûr de ce que je lui disais !
Cette grand-mère dont je vous parle, a eu un rôle déterminant dans ma vie car elle m’a apporté la sécurité affective dont je manquais. Notre relation était très forte et je lui dois d’être la femme que je suis aujourd’hui.
Elle était atypique. C’était une sorcière mais une gentille sorcière. Elle adorait la nature et les animaux. Elle a eu jusqu’à 13 chats en même temps. Elle était très moderne dans sa façon de vivre, de penser. C’est elle qui a incité son médecin traitant à se former à l’acupuncture en 1970 car c’était l’avenir pour elle. Il est devenu un acupuncteur très réputé et a enseigné cette discipline en faculté de médecine à Paris. Elle avait du caractère du haut de son mètre cinquante et se faisait toujours énormément respecter. Elle a pourtant vécu beaucoup de situations très douloureuses mais elle avait fait le choix de mettre, chaque jour, de la joie dans sa vie et ça changeait vraiment tout.
Malheureusement, elle est décédée brutalement alors que j’avais 7 ans. Lorsqu’on me l’a annoncé, je me souviens avoir retenu mes larmes car j’avais des amis à côté de moi. Je pense que ce jour-là, je me suis fermée à mes émotions et surtout à l’expression de celles-ci. Et surtout, j’ai commencé à être en quête permanente de reconnaissance et d’amour. C’est cette quête qui m’a conduite à faire plusieurs choix qui ont eu des conséquences plus ou moins regrettables.
Il y avait, en permanence, cette ambiguïté chez moi : Je voulais être parfaite, plaire…enfin surtout NE JAMAIS déplaire et, en même temps, je ressentais ce besoin de liberté, de vivre « hors des cases » et d’être indépendante et autonome.
Mais comment peut-on être indépendant lorsque l’on donne la priorité au regard de l’autre ?
Le seul moment où je ne ressentais pas cette inconfortable ambiguïté, c’était lorsque j’exerçais mon métier d’infirmière.
Je me sentais vraiment bien, à ma place. Je faisais les choses intuitivement. J’étais très tactile avec mes patients. Je sentais bien que j’arrivais à transmettre quelque chose à travers mes mains mais, à l’époque, j’étais très cartésienne et je ne voulais pas voir l’évidence…tout simplement parce que je ne l’assumais pas. J’avais choisi le secteur du libéral pour pouvoir soigner les gens comme je le voulais. C’était primordial pour moi. Je n’ai jamais travaillé à l’hôpital. J’y ai juste fait mes stages d’étudiante et même à cette époque, je me souviens que je cachais ma façon de soigner.
Mais ce qui est sûr, c’est que je faisais tout cela sans aucune attente de reconnaissance et d’amour. C’est d’ailleurs comme ça que j’en ai eu le plus !!! (A méditer !!!)
Mais il y avait le reste, à côté, qui menaçait ce fragile équilibre et en 2006, j’étais tellement mal physiquement que j’étais incapable de continuer à travailler. Je me suis retrouvée en invalidité. Ca a duré 13 longues années.
Au début, j’étais dans un désarroi total.
Puis, après plusieurs semaines alitée, je me suis dit : « JE CONTINUERAI A FAIRE CE QUE J’AIME MEME SI JE DOIS LE FAIRE AUTREMENT ».
C’était une très bonne idée (c’est d’ailleurs toujours mon mantra, aujourd’hui) sauf qu’à aucun moment, je n’ai pris le temps de réellement cerner mes besoins et mes valeurs et de les prendre TOTALEMENT en compte dans ce changement de vie que je vivais à l’époque.
J’ai effectivement été obligée d’arrêter de travailler mais j’ai continué cette frénésie d’activités en m’investissant dans plusieurs projets associatifs et bénévoles (c’est incroyable ce que l’on peut faire de son lit !!!). L’inactivité me faisait peur car elle m’obligeait à me confronter à moi-même, à mes besoins et valeurs que je ne respectais pas. Et, ce qui devait arriver, arriva : mon état ne faisait que s’aggraver. C’est comme ça que le fauteuil roulant et d’autres problèmes sont arrivés dans ma vie.
2/ A quelle occasion, ai-je pris conscience que ce changement était possible ?
En 2015, je commençais à sentir que j’étais dans une impasse. Ma fille arrive, un jour, en me proposant de l’accompagner pour les vacances d’été en Tunisie. Sur le moment, je lui réponds que ce n’est pas possible à cause de mon état et du fauteuil roulant (je ne pouvais rester plus de 30mn assise et marcher plus de 50 mètres). Puis, j’ai réfléchi et je me suis dit qu’il y avait une assistance pour personnes handicapées dans les avions et des accessibilités adaptées aux personnes à mobilité réduite dans les hôtels. Et j’ai toujours eu un côté aventurière alors c’était le moment ou jamais.
Nous sommes parties fin août 2015. Le voyage s’est bien passé malgré le challenge que cela représentait pour moi (1H30 de voiture pour aller à l’aéroport, 2h d’attente à l’aéroport, 2H30 de vol, 2h de bus de l’aéroport de Monastir à Hammamet). Et lorsque j’ai posé le pied sur le tarmac de Monastir, j’ai ressenti une fierté incroyable et une joie indescriptible.
Puis, peu à peu, un sentiment très inhabituel et déstabilisant : l’impression de rentrer à la maison alors que je ne connaissais absolument pas ce pays. Je me souviens très bien de cette sensation indescriptible.
3 jours plus tard, il s’est produit quelque chose d’incroyable que l’on pourrait qualifier de miraculeux. Des amis nous avaient proposé de visiter la médina de Tunis. Il était impossible de le faire avec le fauteuil roulant. L’un d’entre eux me tendit son bras et j’ai traversé toute la médina sur mes jambes. J’étais comme un enfant qui faisait ses premiers pas. Mais, en même temps, je me disais que le lendemain serait sûrement difficile et que les douleurs seraient au rendez-vous sauf que…le lendemain, rien. Ni douleurs, ni fatigue.
C’est à ce moment que j’ai compris que si je réunissais les bonnes conditions, je pouvais espérer me reconstruire et guérir mais que cela allait prendre du temps et que j’avais du travail à faire : un vrai travail sur moi-même, enfin !
Et c’est vraiment cette « rencontre-retrouvaille » avec la Tunisie qui m’a permis cette prise de conscience providentielle.
J’ai créé, depuis, avec ce pays, un lien très fort.
Il y a un autre évènement qui va amplifier cette prise de conscience et précipiter ma décision de changement de vie : le décès de mon père qui est arrivé brutalement, en janvier 2016, 3 ans après le décès de ma mère. Je me suis retrouvée à faire le deuil de mes 2 parents en même temps et cela a déclenché un électrochoc qui m’a convaincue qu’il était temps de TOUT changer dans ma vie.
Je suis partie de chez moi. Je suis allée de gite en gite pendant 3 mois avant de trouver un logement en France. J’ai demandé le divorce. J’ai loué un petit appartement à Hammamet où je me rendais très, très souvent. J’avais élaboré, moi-même, une rééducation en marchant sur le sable et en nageant le plus possible. J’ai commencé une formation pour devenir sophrologue. Je naviguais entre la France et la Tunisie avec un bonheur inimaginable. Alors qu’il y a quelques mois, je peinais à marcher, je me retrouvais à fréquenter très régulièrement les aéroports, ma « petite » valise à la main.
En août 2017, 2 ans après le miracle de la médina, je suis à Hammamet et j’apprends que j’ai un cancer du sein. Je suis assommée et tout mon beau programme se trouve chamboulé. Mais très vite, je comprends que je ne suis pas seule. Je sens une présence qui me permet de reprendre le contrôle de ma vie et de transformer cet obstacle en opportunité. Une présence que je sens bienveillante et protectrice. C’est grâce à cela que je comprends que ce cancer fait parti de mon cheminement vers une autre vie, une vie en accord avec mes besoins et mes valeurs. Cette présence s’appelle Néophim et c’est mon ange-gardien. Je vous en ai déjà parlé. Néophim est mon guide depuis toujours mais j’ai réellement senti sa présence à ce moment bien précis, dans la salle d’attente du radiologue, le jour où j’ai appris que j’avais ce cancer.
Ce qui a suivi a été tout aussi incroyable. J’ai été opérée 2 fois. On m’a proposé une chimiothérapie à visée préventive car j’avais des ganglions métastatiques. Je l’ai refusée car il y avait des risques d’effets secondaires très importants et je ne voulais pas « retomber » une énième fois. Je savais pourquoi j’avais ce cancer et je préférais me donner toutes les chances autrement qu’avec une chimiothérapie.
J’ai fait 33 séances de radiothérapie.
Je ne prends pas l’hormonothérapie que l’on m’a prescrite.
C’est un choix conscient comme tous les choix que je fais depuis ce changement de vie.
En août 2018, je termine ma formation de sophrologue et décide de vendre ma maison que j’avais, entre-temps, récupérée, pour me délester du poids du passé et parce que je sentais que c’était comme cela que ça devait se passer. S’en suivent de longs mois de « remise en beauté » de la maison avec mes enfants, avec des moments de découragement ou d’émotions quand il faut laisser partir des objets qui ont une forte valeur sentimentale. Cela nous prend tout notre temps et notre énergie mais nous tenons en mettant en place un programme bien efficace : « travaux-sortie spectacle-ménage-ballade-tri-sortie ciné-de la joie-des rires-des fous-rires » et l’intime conviction que malgré les difficultés, nous étions sur le bon chemin.
Le 8 mars 2019, je crée mon entreprise de coaching holistique avec mon associé préféré, Néophim, et je donne son nom à mon entreprise. Il le mérite bien et cela me parait tellement évident. Nous voilà lancés, tous les deux, dans une aventure incroyable. Nous décidons d’accompagner les personnes en difficultés face aux défis de la vie afin de les guider dans ce parcours de changement de vie qu’elles ont choisi.
3/ Qu’est-ce qui a été déterminant dans ce changement de vie ?
- C’est clairement la Tunisie et le lien que j’ai avec elle qui m’ont permis de traverser cette période sans renoncer ou chuter définitivement. Au tout début, au moment où je n’avais plus aucun repère, j’arrivais, à chaque fois, à me reconnecter à moi-même quand j’étais là-bas. Lorsque j’ai su que j’avais mon cancer, c’est aussi grâce à elle, à travers de multiples rencontres que j’ai réussi à rester ancrée, à garder le cap. Je pourrais vous en parler pendant des heures tellement ce qui s’est passé a été incroyable. J’en parle d’ailleurs dans un livre que j’ai écrit. Ce pays vibre une énergie d’une puissance infinie et cela m’a guérie et réconcilié avec moi-même. Sans ce voyage insolite fait en 2015, je pense que je n’en serais pas là.
- Le décès de mon père qui m’a amenée à faire (vivre) le deuil de mes 2 parents, en même temps. Lorsque ma mère est décédée, 3 ans plus tôt, j’étais tellement préoccupée par mon père que j’avais mis ce deuil de côté. Il m’est revenu en pleine figure lorsque mon père est parti à sont tour. Le choc a été double et m’a littéralement réveillée d’un long sommeil et surtout du déni dans lequel je vivais.
- Mon cancer m’a appris à dire NON et a me faire respecter. C’était la maladie que je redoutais le plus et pourtant, c’est celle qui m’a apprise à prendre VRAIMENT soin de moi et à être MA priorité. Elle m’a aussi apprise la confiance et le lâcher-prise. Attention, je restais actrice de ma vie mais j’acceptais aussi de m’en remettre à Néophim et tout ceux que je ne voyais pas mais que je sentais.
- Vendre ma maison et me séparer d’un très grand nombre de souvenirs de mes parents et de ma vie d’avant : souvent difficile, éprouvant émotionnellement mais libérateur. On ne peut pas avancer avec tout cela. Pareil pour certaines relations, il a fallu prendre de la distance ou rompre certains liens qui n’avaient plus de raisons d’être. Les rencontres ont leur raisons d’être au moment où elles se passent mais les ruptures aussi.
- La révélation de ma spiritualité a été également déterminante car elle m’a donné l’équilibre dont j’avais réellement besoin pour ne pas couler dans les moments de grandes tempêtes. Aujourd’hui, elle fait partie intégrante de mon quotidien. Nous sommes tous des êtres spirituels. C’est en nourrissant cette part de notre être que l’on se sent ENFIN entier.
4/ Sur quoi, je me suis appuyée, AU QUOTIDIEN, pour aller jusqu’au bout
Je pourrais vous faire une liste sans fin car, clairement, il y a une multitude de choses qui m’ont aidée dans cette transition spectaculaire.
Mes proches même s’ils n’étaient pas très nombreux et que j’en ai perdu quelques uns en cours de route.
Mes petits animaux qui m’ont apporté tant de douceur et de réconfort alors qu’ils vivaient eux aussi, ce grand changement avec moi. Ils ont été un incroyable exemple de confiance et d’adaptabilité.
Mais je me suis aussi appuyée sur ma combativité, ma capacité à la résilience et ma foi illimitée en la vie.
Ensuite, bien sûr, au quotidien, il y a eu de gros moment de solitude et de découragement. Et pour les vivre au mieux, voilà ce que je faisais :
- Je m’autorisais à ressentir ses émotions inconfortables car je savais qu’en les accueillant, elles repartiraient plus vite. Parfois, certes, cela me paraissait long mais j’étais indulgente avec moi-même (ce qui était assez nouveau pour moi, pour la grande perfectionniste que je suis)
- Alors, j’ouvrais la fenêtre (ou je sortais) pour respirer à plein poumons. Cela me permettait de me reconnecter à la chose la plus précieuse : mon souffle. Sans lui, je ne serais tout simplement pas là.
- Je sortais mes oracles et tarots. Cela était un moyen de demander à mes guides de me transmettre les messages qu’ils avaient à me transmettre. Un peu comme une feuille de route pour les jours ou semaines à venir.
- Je méditais le plus possible. Ces moments avec moi-même étaient vraiment mon essentiel.
- Je me connectais de plus en plus au cycle lunaire pour surfer comme je vous l’ai expliqué dans l’épisode précédent. Peu à peu, j’ai également compris que j’étais également sensible aux autres astres et à la nature dans toute sa globalité (saisons, pression atmosphérique…). Cela a été un formidable moyen de mieux me connaitre et de comprendre les messages que mon corps m’envoyait.
- Et bien sûr, je me suis accordée des pauses shopping, des virées à Paris et en province. Des pauses lectures, de longues balades, des moments cocooning. Des moments avec mes enfants et mes animaux. De bons petits repas équilibrés et des moments gourmandises.
- Pour finir, il est évident que ce lien que j’ai avec la Tunisie a été mon point d’ancrage dans toute cette traversée incroyable que j’ai vécue. J’y allais le plus possible jonglant avec tous les bons plans pour trouver des billets pas chers. C’était devenu vital pour moi. Je préférais sacrifier d’autres choses mais privilégier mes séjours là-bas. A chaque fois que j’y retournais, je sentais mes racines reprendre vigueur. Je sentais toute cette énergie qui vibre à travers son peuple si fort et si courageux. Cette force de vie m’a portée littéralement pendant tout ce temps et à révéler, en moi, la femme que je suis aujourd’hui. Une vraie renaissance à 1500km de ma terre d’origine.
L’important, pour moi, était de ressentir un équilibre dans tout ce que je faisais et vivais. Même si je ne connaissais pas forcément la destination finale, je ne pouvais pas sombrer tant que je ressentais cet équilibre dans ma vie.
5/ Qu’est-ce que j’ai appris et comment ?
- J’ai déjà appris à ECOUTER MON CORPS et çà, c’est une des plus belles choses que j’ai gagné dans mon changement de vie. Nous avons eu de nombreux conflits, tous les 2, mais ça y est, nous nous sommes enfin compris. J’ai confiance en lui car lui seul sait ce qui est bon pour moi. Et il me le dit à chaque fois. Il me suffit juste de l’écouter. C’est aussi simple que ça !
- Lorsque je suis partie de chez moi, je me suis retrouvée loin de tous mes repères et j’ai eu des moments où je me sentais très déstabilisée, perdue. J’ai alors beaucoup travaillé sur mes peurs, sur ma confiance en moi. Je me répétais, chaque jour, que c’est moi qui avait ce choix en conscience et que je devais croire en moi, en mon intuition même si cela m’obligeait à passer par des moments vraiment très inconfortables. C’est, entre autre, à ce moment-là qu’il était vital d’avoir à l’esprit mes besoins et mes valeurs et de les respecter à chaque instant.
Etre aligné(e) avec eux ne veut pas dire que votre vie sera un long fleuve tranquille. Cela veut plutôt dire que lorsque l’océan se déchainera, vous aurez une embarcation suffisamment solide et vous serez assez sûr(e) de vous pour affronter la tempête car vous savez que RIEN NE DURE et que vous pourrez, ensuite, apprécier à sa juste valeur, le beau temps et la mer d’huile qui suivront !
- Justement, parlons-en de cette évidence qui, trop souvent, nous échappe : l’IMPERMANENCE des situations. C’est, à la base, un concept bouddhiste mais c’est surtout du bon sens. Il suffit d’observer la nature et les saisons. C’est quelque chose qui m’a beaucoup apporté dans la gestion de la douleur et, d’une manière générale, dans beaucoup d’événements de ma vie. Cela m’a appris à ne pas me fixer sur ce qui est inconfortable. L’idée, c’est d’avoir conscience que le bout du tunnel existe et qu’il arrivera un jour, même si l’on ne l’aperçoit pas encore. A contrario, je vis les moments agréables puissance mille car je sais, qu’eux aussi, ne dureront pas. Par contre, à moi de créer une vie où les moments heureux seront beaucoup plus nombreux que les moments inconfortables. Ils passeront ainsi quasi inaperçus.
- C’est également à cette période que ma spiritualité s’est complètement révélée et que je me suis sentie prête à l’assumer pleinement. Le fait de me reconnecter à mon corps m’a permis de me reconnecter complètement à mon âme. J’y ai découvert ce qui était là depuis toujours et qui me faisait vibrer lorsque j’étais enfant, lorsque je partageais ma vie avec ma grand-mère bien aimée, ma jolie sorcière. Tout ce qu’elle m’avait transmis refaisait surface lentement mais sûrement. Tous ces moments passés à admirer les étoiles, à vivre au rythme de la nature, à me sentir connectée à cette immensité que nous offre l’univers…tout cela vibrait à nouveau en moi et me mettait dans un état de bien-être et de joie totale. Peu à peu, j’ai pris conscience de la synchronicité entre mes émotions, mon état physique et la lune, les astres, les saisons, la nature. J’ai compris que nous étions liés et que je devais réapprendre à vivre en harmonie avec eux.
- Venons-en au cancer, grand professeur de ma vie !!! Je le redoutais plus que tout mais lorsqu’il est apparu dans ma vie, j’ai bien compris qu’il n’était pas là pour me punir mais pour me transmettre le plus grand des enseignements : la préciosité de chaque petit détail de ma vie. Il faut parfois penser tout perdre pour réaliser à quel point, TOUT dans notre vie a sa raison d’être. Une bonne ou une mauvaise raison mais il est temps de commencer (ou finaliser) le GRAND MENAGE qui nous permettra de vivre ENFIN notre VRAIE vie. Une fois de plus, j’ai dû beaucoup travaillé sur ma confiance en moi et sur le lâcher-prise. Je devais, à la fois, être active dans ma guérison mais aussi accepter l’aide des autres (famille, amis, thérapeutes, médecins, inconnus…) et me laisser porter dans les moments difficiles. CONFIANCE et LACHER-PRISE ont vraiment été mes 2 meilleurs alliés dans cette expérience incroyable.
- Vivre en Tunisie m’a permise de me retrouver. Arita Baaijens, exploratrice néerlandaise, a dit, un jour : « Je préfère aller dans des pays où je ne comprends pas la culture. Où la population se considère normale et me voit, moi, comme une chose étrange. Je suis alors confrontée à quelque chose que je ne comprends et je dois alors reconsidérer ma position, car si je reste accrochée à mes pensées d’avant, je ne trouverai pas de réponse ». C’est effectivement, là-bas, en vivant avec les tunisiens que j’ai trouvé les réponses…des réponses qui étaient en moi mais que je ne voyais pas.
5/ Et aujourd’hui ?
Je peux dire que je sens que JE SUIS SUR LE BON CHEMIN parce que je suis SUR MON PROPRE CHEMIN. J’ai conscience que les obstacles peuvent surgir à tout moment car c’est le principe de la vie.
Et ceux que j’ai rencontrés m’ont permis d’apprendre à ne plus me positionner en « victime » mais à être actrice de ma vie, à faire mes propres choix en mon âme et conscience, que cela plaise aux autres ou pas.
Ma vie n’est pas plus facile ou difficile qu’avant mais elle est complètement différente car ELLE EST CE QUE JE SUIS : folle, joyeuse, pleine d’opportunités, de rencontres, de partages, de liberté, de rires et de fous-rires.
Je pense pouvoir dire que tout cela a donné un vrai sens à ma vie et me rend pleinement heureuse.
Alors si je n’avais qu’une chose à vous transmettre, ce serait celle-ci : accrochez-vous à vos rêves, même les plus fous, car il ne tient qu’à vous de les réaliser et de les concrétiser et surtout, mettez beaucoup, beaucoup de joie dans votre vie.
TOUT EST POSSIBLE tant que l’on est en lien avec notre cœur, notre âme.