J’avais envie de vous raconter ce qui m’arrive afin de vous transmettre un message d’espoir.
Certains le savent, ma vie s’est à nouveau emballée, il y a un peu plus de 2 ans et je me suis retrouvée dans une situation de grande précarité. J’ai réussi à garder mon logement (location) et ma voiture mais je ne mangeais pas à ma faim et je ne me chauffais que lorsque le thermomètre descendait en dessous de zéro. J’ai traversé cette période avec la foi au ventre, la volonté de m’en sortir mais aussi de très gros moments de découragement et de tristesse.
Et justement, pour m’en sortir, j’ai dû mettre mon activité professionnelle en pause et me consacrer h24 à trouver mille solutions pour manger et vendre tout ce que je pouvais pour payer petit à petit mes dettes (EDF, logement, téléphone, assurances, prêts divers…). J’ai même dû vendre les alliances de mes parents. J’en ai pleuré mais je n’avais pas le choix.
2 ans plus tard, j’ai quasiment remboursé tout le monde et cela représente une somme conséquente. Je suis fière de moi car j’ai investi beaucoup, beaucoup de temps, d’énergie et de créativité pour trouver les solutions les plus adaptées.
J’ai enfin pu retrouver du temps pour mon entreprise qui est essentielle pour moi car elle m’apporte beaucoup de joie, de motivation et d’enthousiasme au quotidien.
C’est aussi un complément de revenus indispensable à mon équilibre financier mais (et oui, encore et toujours le fameux MAIS !!!), Instagram, Deezer et Spotify qui étaient mes plateformes de communication principales, m’avaient totalement invisibilisée du fait de mon « absence ». Le fameux algorithme qui décide de notre légitimité à apparaître dans votre fil d’actualité ou pas. Instagram a également fait évoluer sa politique en nous transformant en « consommateurs » de contenu rapide et en ne valorisant plus les contenus photos et textes.
Bref, j’étais devenu « transparente ».
J’ai donc pris le temps de remettre mes pendules à l’heure et de réajuster mes choix professionnels afin qu’ils restent en harmonie avec mes valeurs.
Cela m’a pris un peu de temps mais je me suis accordé ce temps (justement en contre-réaction à ce monde où on vous force la main pour décider vite plutôt que bien pour vous !!!).
Du coup, pas de revenus complémentaires en 2022, ni en 2023 mais la super bonne nouvelle est, qu’aujourd’hui, mon nouveau projet me correspond à 1000%. Il est hyper bien structuré et en totale harmonie avec mes valeurs et mes besoins (en particulier ma santé qui m’impose certaines contraintes afin de conserver un bon équilibre de vie).
J’ai pris le temps de réfléchir, de poser chaque pierre à ce nouvel édifice, de me recréer un écosystème écologique et durable.
J’ai aussi testé avec des personnes qui étaient curieuses et désireuses de découvrir de nouvelles choses qui font du bien au cœur, au corps et à l’âme… et elles ont adoré, tellement adoré que ça y est, je commence à animer des ateliers en présentiel dans une médiathèque et une résidence seniors, en Normandie.
Je suis également en pourparlers avec une autre maison de retraite et une médiathèque parisienne et en contact avec d’autres médiathèques.
C’est vraiment un changement radical de « marketing ». Travailler en présentiel avec des collectivités est totalement différent de « vendre » des prestations sur internet mais je sens que je suis davantage faite pour cela. Je suis une passionnée et j’arrive à parler de ma passion en étant face à la personne, beaucoup moins derrière un écran, surtout quand il faut être « rapide, toujours rapide, de plus en plus rapide » !!!
Bref, ce début d’année est vraiment plein de promesses et d’espoir pour mon entreprise et cela me met dans une joie immense.
Et pourtant, j’ai déposé un dossier de surendettement début janvier au tribunal judiciaire et je suis convoquée le 12 février pour statuer sur ma situation.
Je me suis battue comme une lionne pendant 2 ans pour éviter cela mais le dernier créancier (ma banque) ne l’entend pas de cette oreille et me met la pression depuis quelques semaines. Et vous savez quoi ??? Je ne veux pas être leur énième victime. Je ne veux pas me laisser impressionner par un système qui privilégie les personnes qui rentrent dans le moule et qui éjectent les autres. Alors après avoir bien réfléchi, j’ai fait ce choix en espérant qu’il me permettra de trouver un compromis pour régler cette dernière dette.
Par contre, étant « auto-entrepreneure », déposer un dossier de surendettement veut dire que l’avenir de mon entreprise est en jeu : quel paradoxe alors que celle-ci reprend de la vigueur et que les devis acceptés arrivent enfin sur mon bureau !!!
Mon message d’espoir est celui-ci :
Je suis clairement dans une situation où ma capacité de résilience est ultra-sollicitée.
Cela fait des mois (27 exactement !!!) que je me bats au quotidien pour sortir la tête de l’eau. Je commence à voir enfin le fruit de tous ces efforts mais je suis épuisée physiquement et mentalement. Ma maladie a d’ailleurs repris un peu de vigueur.
Alors, je continue, je ne lâche rien mais je dois davantage prendre soin de moi car mon corps a été à nouveau fragilisé par cette expérience. C’est d’ailleurs pour me préserver que j’ai pris cette décision de déposer un dossier de surendettement. Je sens que j’ai besoin d’aide et de soutien pour faire face à ce mur que ma banque a dressé entre elle et moi.
Bien sûr, je ressens un peu de stress pour le 12 février mais j’ai la foi chevillée au corps et l’envie de montrer que j’ai de la valeur même si j’ai des dettes.
Je n’ai pas honte de ma situation (sinon je n’en parlerai pas ouvertement). J’en assume la responsabilité parce que je sais où elle se situe exactement et ce que j’ai réussi à accomplir, ces derniers mois, montre que j’ai compris où j’avais fait des erreurs (sur le plan personnel et professionnel).
Alors, oui, on peut être en pleine procédure de surendettement et, en même temps, voir la lumière au bout du tunnel.
On peut être, administrativement parlant, dans une situation inconfortable et, à côté, développer des projets qui ont de la valeur, qui contribuent au bien-être de tous et qui sont accueillis avec enthousiasme.
C’est exactement ce qui m’arrive aujourd’hui.
C’est exactement ce que je vais dire au tribunal dans une semaine :
« J’ai fait des erreurs. J’ai vécu une situation de fragilité qui m’a fait chuter mais aujourd’hui, j’ai appris de ces erreurs et j’ai fait énormément de sacrifice pour remonter la pente. Je peux arriver à beaucoup plus, je le sais, mais pour cela, j’ai besoin que l’on coopère avec moi et non que l’on cherche à détruire tout ce que j’ai reconstruit parce que, ce que j’ai reconstruit, je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour, à mon tour, aider les personnes qui ont besoin de soutien pour se relever et retrouver un sens à sa vie ».
J’espère que ce message sera entendu et que l’avenir de mon entreprise sera préservé.
Et puis, elle s’appelle « Néophim », mon entreprise (je raconte qui est Néophim, ICI ), et Néophim veut dire « celui qui se lève à nouveau » alors je veux croire qu’une fois de plus, lui et moi, on va se relever, main dans l’aile, et on va repartir pour de nouvelles aventures pleines d’Amour et d’espoir à transmettre à ceux qui en ont besoin… comme on l’a toujours fait !