Connaissez-vous les 3 tamis de Socrate ?
Dans la Grèce ancienne, Socrate était reconnu pour sa sagesse.
Un jour, le grand philosophe fut approché par un de ses disciples.
– Socrate, écoute ce que je viens d’apprendre sur ton élève Platon !
– S’il te plait, calme-toi avant de parler, répondit Socrate et demande-toi si ce que tu t’apprêtes à me dire passera à travers les 3 tamis.
– Quels tamis ?
– Ce que tu as à dire au sujet de Platon, est-ce VRAI ?
– Je n’en sais rien, répondit le disciple, j’en ai seulement entendu parler.
– Donc tu ne sais pas si c’est vrai ou faux ?
– Non, je ne sais pas, répondit l’homme.
Socrate sourit.
– Posons maintenant la 2ème question : est-ce que ce tu as à me dire est UTILE ?
L’homme secoua négativement la tête.
– Peut-être que ce que tu as à me dire peut toutefois passer le 3ème filtre ? Est-ce BIENVEILLANT ?
– Non, au contraire…
– Donc tu désires me dire quelque chose de malveillant au sujet de Platon et, en plus, sans être certain que cela soit vrai et utile ?
L’homme se sent alors très embarrassé.
– Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me dire n’est ni VRAI, ni UTILE, ni BIENVEILLANT, je ne veux pas le savoir et je te conseille de l’oublier.
Moi, je ne parle plus qu’en faisant passer mes paroles à travers ces 3 tamis.
Pourquoi ?
Parce que je suis sûre que si je respecte cette « règle », j’aurais réussi à transmettre une parole bienveillante et juste et du coup, à favoriser un échange bienveillant qui préservera mon énergie.
Après, il est tout à fait possible que l’autre réagisse de manière agressive ou se montre blessé mais cela sera dû aux blessures et aux croyances qu’il porte en lui (qu’elles lui appartiennent ou pas d’ailleurs mais ça, c’est un autre sujet !). En effet, on ne peut pas contrôler les réactions de l’autre mais on peut faire en sorte de dire les choses de la meilleure façon possible et les 3 tamis sont un très bon moyen de le faire (et facile à retenir !).
Bon, ok, parfois, je craque et fu.. les 3 tamis mais franchement, je le regrette juste après parce que mon message ne sera pas passé et je me serais fatiguée et énervée pour rien !!! Alors si ça arrive, je me pardonne et je retourne dialoguer (en m’excusant) avec l’aide de mon philosophe préféré et de ses 3 tamis parce qu’en plus, dans tous les cas, ils me libèrent du poids de la culpabilité et rien que ça, c’est énorme !!!
Maintenant, approfondissons un peu plus chaque critère :
- VRAI : ai-je vérifié l’information que je m’apprête à dire ? Est-ce que ce que je considère comme vrai n’est pas MA PROPRE VISION à travers mes propres filtres (croyances…) ?
- UTILE : Est-ce que mes paroles vont permettre une amélioration de la situation, de la relation ou apporter un bénéfice ? Est-ce le bon moment pour dire ce que j’ai à dire ? La personne est-elle vraiment à l’écoute ? De mon côté, suis-je dans l’émotion ou ai-je pris le temps de me mettre à l’écoute de cette (ou ces) émotions et, ensuite, de prendre de la distance avec ? Suis-je dans le respect de mes besoins et de ceux de l’autre ?
- BIENVEILLANT : À partir de quel espace, je m’exprime ? À partir du coeur ? À partir du mental et de l’égo ? Une parole bienveillante est une parole exprimée avec respect vis-à-vis de l’autre et de soi-même.
Alors, envie de devenir un disciple de Socrate ?